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Tom - Santé animale

L'antibiorésistance représente une menace pour la santé animale et humaine, car elle réduit l'efficacité des traitements. Les professionnels travaillant en santé animale sont tous confrontés à l'antibiorésistance : 

  • les animaux peuvent être exposés aux antibiotiques : pour traiter une infection qui ne guérirait pas d’elle-même, ou pour traiter des infections parfois transmissibles à l’homme (zoonoses). La prise d’antibiotiques peut sélectionner des bactéries résistantes au sein des microbiotes des animaux traités.
  • les bactéries résistantes peuvent diffuser : un animal peut être contaminé par l’homme, par un autre animal ou par l’environnement, et il peut transmettre ces bactéries réciproquement. Un animal qui n’a jamais été exposé à un antibiotique peut donc aussi être porteur de bactéries résistantes. Les effluents des élevages peuvent contenir des bactéries résistantes et des résidus d’antibiotiques qui peuvent contaminer l’environnement.

Des solutions existent pour limiter l’antibiorésistance en santé animale.
En tant que professionnel je peux agir : 

Rationaliser la prescription des antibiotiques

  • Utiliser des antibiotiques de manière raisonnée pour éviter les prescriptions inutiles ou inadaptées. Choisir la molécule sur la base d’un test de sensibilité in vitro. 

Informer les propriétaires d’animaux

  • Informer les propriétaires d'animaux sur les risques liés à l'utilisation abusive des antibiotiques et promouvoir des pratiques de prévention des infections, comme la biosécurité, l'amélioration des conditions de vie des animaux, et la vaccination. Ramener les antibiotiques non utilisés chez le vétérinaire ou le pharmacien ou en élevage suivre le circuit d’élimination règlementaire. Ne jamais jeter des médicaments dans les WC ni dans les poubelles.

S’informer sur l’évolution des résistances

  • Les Laboratoires Nationaux de Référence pour la Résistance Antimicrobienne (LNR-RA) mettent en œuvre une surveillance harmonisée entre les Etats membres de l’Union. Le Résapath, réseau d'épidémiologie et de surveillance de l'antibiorésistance des bactéries pathogènes animales en France est coordonné par l'Anses, il publie chaque année un bilan des résistances et de leur évolution en France. Une application (Resapath online) fournit les données de résistance par filière, affections et pathogènes.

Suivre les réglementations et
recommandations

  • Des recommandations de bon usage des antibiotiques sont à disposition des vétérinaires. Certains antibiotiques tels que les fluoroquinolones et les céphalosporines de 3ème et 4ème génération font l’objet d’une règlementation stricte et ne peuvent être prescrits sans un antibiogramme préalable. Les carbapénèmes sont interdits en médecine vétérinaire. Si un animal élevé pour une consommation alimentaire a du recevoir un antibiotique, un délai d’attente règlementaire est demandé en France et dans l’Union européenne entre la dernière administration des antibiotiques et la remise des denrées en consommation, garantissant l’absence de résidus dans les produits destinés à la consommation humaine.  

Limiter la contamination environnementale par des bactéries résistantes et des résidus d’antibiotiques

  • En France et en Europe, la limitation stricte de l’utilisation des antibiotiques donnés aux animaux limite la contamination des fumiers et des effluents. Il existe aussi différentes techniques, telles que le compostage du fumier, pour réduire la diffusion des antibiotiques résiduels dans l’environnement. Les industries pharmaceutiques produisant des antibiotiques vétérinaires doivent veiller à limiter la contamination de l’eau et des sols par des résidus d’antibiotiques.