Les agriculteurs sont concernés par l’antibiorésistance, notamment :
- Propagation des bactéries résistantes dans les sols et l’environnement :
Certains biocides (désinfectants, fongicides) sélectionnent des bactéries capables de résister à ces produits mais également des bactéries mutantes pouvant résister à des antibiotiques (stimulation des co-résistances).
L'utilisation de fumier ou de boues d’épuration contaminés par des antibiotiques et des bactéries résistantes peut introduire ces agents dans le sol.
Les bactéries résistantes peuvent se propager à la faune et à la flore locales, et aux nappes phréatiques, augmentant le réservoir de résistance dans l’environnement. - Contamination des produits issus des cultures : les bactéries résistantes présentes dans le sol ou l’eau d’irrigation contaminée peuvent coloniser les produits cultivés. La consommation de fruits ou légumes contaminés par des bactéries résistantes peuvent entraîner un portage temporaire de bactéries résistantes dans notre tube digestif. Ce portage peut devenir pérenne si notre microbiote est altéré.
Les agriculteurs peuvent limiter la diffusion d’antibiotiques et de bactéries résistantes via :
- L’utilisation optimisée des biocides (indication, nature et dose) pour limiter la stimulation des résistances croisées, promotion des biopesticides et des pratiques agroécologiques qui préservent les équilibres microbiens.
- Une vigilance sur les effluents, fumiers et l’irrigation utilisés en France et en Europe, les restrictions concernant la prescription d’antibiotiques aux animaux d’élevage limitent la contamination des fumiers. Il existe par contre des disparités hors Europe. Des techniques telles que le compostage du fumier réduisent la diffusion des antibiotiques résiduels dans l’environnement.