Le pharmacien d’officine et ses collaborateurs participent à la sécurisation du circuit du médicament ainsi qu’à la protection de la santé publique. Ils jouent donc de facto un rôle important dans la lutte contre l’antibiorésistance.
D’abord, le pharmacien concourt au bon usage des antibiotiques en intervenant à différents niveaux pour limiter l’utilisation excessive et inappropriée des antibiotiques :
- En informant le patient sur les risques d’une utilisation inappropriée des antibiotiques : il peut leur expliquer que ces médicaments ne sont efficaces que contre les infections bactériennes et non les infections virales (comme les rhumes ou la grippe). Le pharmacien participe aussi aux campagnes de sensibilisation à la lutte contre l’antibiorésistance en mettant en œuvre des actions locales de santé publique ou en proposant de la documentation en accès libre.
- En veillant à ce que le patient respecte le traitement prescrit : il les informe notamment de l’importance de respecter la durée de la prescription du traitement, même si les symptômes disparaissent en cours de traitement.
- En analysant les prescriptions afin d’identifier des interactions médicamenteuses ou des prescriptions inappropriées : dans ce cas, le pharmacien peut alerter le médecin ou conseiller le patient.
- En participant au suivi du patient : en tant que professionnel de santé de proximité, le pharmacien peut suivre l'évolution des traitements antibiotiques chez ses patients. En cas de doute sur l'efficacité du traitement, de récidive d'infection ou de suspicion d’effets indésirables, il peut orienter le patient vers un médecin pour réévaluation.
- En contribuant au diagnostic : en réalisant par exemple des tests de diagnostic ou d’orientation diagnostique rapide.
- Concernant les antibiotiques vétérinaires, il ne substitue pas les médicaments et peut ré-orienter le propriétaire vers un vétérinaire si besoin.
Ensuite, le pharmacien et son équipe concourent à la prévention du risque infectieux :
- En conseillant le patient sur les gestes d’hygiène à adopter pour limiter la contagion.
- En participant activement à la vaccination de la population : les pharmaciens peuvent prescrire et administrer des vaccins recommandés dans le calendrier vaccinal.
Enfin, ils jouent un rôle dans la protection de l’environnement :
- En encourageant le patient à ramener les doses d’antibiotiques non consommées à la pharmacie : cela permet d’éviter une automédication inadéquate, mais aussi de limiter la dissémination des antibiotiques dans l’environnement.